Visite de Pérouges la nuit
Il y a une semaine, nous avons visité la citée de nuit...voici un petit compte-rendu !
Deux gentes dames nées en 1461 nous font visiter Pérouges "à leur époque" comme dirait ma fille aînée.
Après être entrés par la porte principale "la porte d'en haut" (de la citée construite à la place d'un château-fort), nous nous arrêtons face à l'église Sainte-Madeleine. Devant nous se dresse la grande muraille percée d'une voute qui nous permet d'accéder aux ruelles. D'en haut, les soldats versaient de la poisse, de la résine de sapin, sur les attaquants (d'ailleurs on retient l'expression "porter la poisse").
L'église, collée à cette muraille et percée de meurtrières, est bâtie à l'extérieur de la citée car il n'y avait plus de place à l'intérieur Entrés dans l'église, nous nous asseyons sur les bancs...qui n'existaient pas avant : certe un lieu de prière, elle accueillait également les gens de passage pour une nuit.
Puis nous arpentons les ruelles faites d'un empierrement de cailloux roulés : à l'époque le côté bordant les maisons était réservé aux riches alors que la gargouille du milieu (ou rigole) était pour les pauvres !
Devant la maison du Sergent de Justice, nous rencontrons une sorcière qui n'avait pas encore brûlé sur le bucher. Sur la façade de quelques maisons, une porte est rebouchée après le passage d'un mort afin que son âme ne revienne pas hânter les lieux. Nous arpentons rapidement les rues coupe-gorge très étroites et encore très sombres de nos jours et l'on croise une ribaude (ces jeunes filles de la campagne qui venaient dans la citée espèrant trouver une vie meilleure) qui va bien essayer de vendre ses charmes aux messieurs de l'assistance ou d'y trouver un mari...on aurait également pu rencontrer des hommes saoûls sortant de la taverne car la nuit point de travail, un fantôme aurait pu se présenter à nous : non ils n'effrayaient pas, il fallait leurs parler les rassurer et les aider à résoudre le problème qui les contraignait à errer.
Puis nous découvrons la deuxième porte "la porte d'en bas" de la citée construite dans une forte pente...ou plutôt l'encadrement de cette porte avec un fronton portant cette inscription "Perogia Perogiarum. Urbs imprenabilis. Coquinati Delphinati Voluront prehendere illam Ast non potuerunt Attamen importaverunt portas, gonos, cum serris et degringolaverunt cum illis. Diabolus importat illos!." (Que vous traduisez facilement : "Pérouges des Pérougiens, ville imprenable, les coquins de Dauphinois ont voulu la prendre mais ils ne le purent. Cependant, ils emportèrent les portes , les gonds et les ferrures et dégringolèrent avec elles. Que le diable les emporte !" ) car les gongs, la porte ont été emmenés comme trophé par les troupes de LouisXI venues dévaster la Bresse suite à l'alliance du Duc de Savoie avec Charles le Téméraire...les pérougiens ont été les plus malins et les troupes ont dû battre en retraite...ce qui leur valus en récompense d'être exsangs d'impôt pendant 20 ans (du coup la population a triplé passant de 500 à 1500 personnes).
Nous arrivons sur la place du Tilleul dont la galerie gothique a été détruite : lieu de marché où les tisserants y avaient le plus important étalage (car leur tappisserie était très réputée), lieu également de festivités sous le regard de la statue de saint-George, patron de Pérouges ! D'ailleurs les 23 avril, les habitants lui offraient les rubans des jeunes filles à marier, les prétendants pouvaient ainsi faire leur cour durant le mois de mai...et enfin nous festoyons : cerdon et bien évidemment la galette de Pérouges !
Ce que j'en ai pensé : très intéressant!!!... mais un bémol quand à l'intitulé "visite théâtrale costumée" qui pourrait être remplacé par "visite de la nuit à Pérouges"